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ANNECY SON HISTOIRE ET SES MONUMENTS

BASILIQUE DE LA VISITATION - ANNECY

Le 6 juin 1610, François de Sales et Jeanne de Chantal fondent à Annecy l’Ordre de la Visitation. C’est pour « donner à Dieu des âmes d’oraison, si intérieures qu’elles soient trouvées dignes de servir sa divine Majesté en esprit et en vérité ». Cette vie intérieure, cachée avec le Christ en Dieu, est modulée de façon à être à la portée des femmes de santé fragile sans pour autant exclure les plus robustes. Toutes sont appelées à « vaquer à la perfection du divin amour ».


Maison de la Galerie

La fondation a lieu dans la petite maison de la Galerie (actuellement rue de la Providence). C’est là que Jeanne de Chantal et ses premières compagnes, Marie-Jacqueline Favre et Jeanne-Charlotte de Bréchard font leurs vœux le 6 juin 1611. Puis la maison devenant trop petite, en raison de l’affluence des vocations, elles s’installent dans la maison Nicollin, près du lac, contre l’enceinte de la ville. Elles la convertissent en monastère qui devient le «premier monastère de la Visitation », avec une « églisette bien façonnée » consacrée par saint François de Sales en 1617.


Au milieu du XVIIe siècle, cette église se révèle trop petite pour les nombreux pèlerins accourant vénérer les reliques des fondateurs de la Visitation qui y reposent : elle est reconstruite vers 1645.


La communauté est dissoute par la Révolution française en mars 1793. L’église est livrée à des usages profanes jusqu’à la fin du XIXe siècle, puis rachetée et restaurée par le Chanoine de Quincy. Elle est aujourd’hui l’église de la Mission Catholique Italienne. Elle s’appelle actuellement « église Saint-François de Sales». On y voit encore l’emplacement des premiers tombeaux des Fondateurs.


Après la Révolution, il fut impossible de racheter ces bâtiments et monseigneur de Thiollaz, devenu évêque d’Annecy en 1822, acquit un terrain à la périphérie de la ville pour y loger les Visitandines qui voulaient reconstituer leur communauté. Un nouveau monastère fut construit en 1824. L’église fut achevée en 1826. On y transporta les reliques des saints les 21 et 23 août, en présence du roi Charles-Félix de Savoie, de la reine Marie-Christine et de 100 000 personnes.


Mais le site, alors en pleine campagne, se retrouva vite en pleine ville. La municipalité voulut acquérir la propriété de la Visitation pour construire un nouveau quartier. La communauté fut donc expropriée au début du XXe siècle. Le monastère et l’église furent démolis. L’actuelle poste et le square de Stalingrad marquent l’emplacement de l’ancienne Visitation.


Alors la communauté construisit le monastère actuel sur le versant du Semnoz et s’y installa le 2 août 1911.


La basilique de la Visitation d'Annecy, dressée sur le crêt du Maure, qui est le premier contrefort du massif du Semnoz, apparaît comme dominant Annecy et se repère de tout lieu, des kilomètres à la ronde. Elle est le symbole du prestigieux passé religieux de la ville.


La basilique fut bâtie de 1922 à 1930 sur les plans de l'architecte grenoblois prix de Rome Alfred-Henri Recoura. Un premier projet, déjà très abouti, avait été réalisé par Henri Adé à la fin du xixe siècle, mais fut néanmoins rejeté au profit de la basilique actuelle, dont cependant Henri Adé dessina la crypte.

Le lieu de culte fut consacrée en 1949 par le cardinal Tedeschini. Elle jouxte le monastère maison-mère de l'Ordre de la Visitation, fondé en 1610 par François de Sales et Jeanne de Chantal.


Les corps des deux saints reposent en haut des deux nefs latérales, dans deux sarcophages en bronze doré. Ils y ont été déposés en grande pompe, le 2 août 1911, escortés par une immense foule d'Annéciens qui vouent un culte particulier à François de Sales, dont l'œuvre de 1602 à 1622 comme évêque de Genève en exil à Annecy, illumina la ville d'un éclat sans précédent.


Le 20 juin 2007, ont été également transférées dans un caveau de la crypte, les dépouilles de deux missionnaires, celle du père Pierre-Marie Mermier, mort en 1862, fondateur de la Congrégation de Saint-François-de-Sales et celle de Pierre-Joseph Rey (it). Auparavant, ils reposaient en compagnie d'une trentaine d'autres missionnaires, dans une crypte située sur un terrain, voisin de la basilique, que la Congrégation a vendu à un promoteur immobilier. Les autres corps ont été transférés dans le caveau des Missionnaires du cimetière de Loverchy, avenue du Rhône.


La basilique a été construite dans le style typique de la fin du xixe siècle. Le clocher a une hauteur de 72 mètres et il est surmonté d'une croix de bronze de 7 mètres. La nef repose sur une crypte aux arcs surbaissés, dessinée par Henri Adé. La voûte a été construite en plein cintre. Les vitraux de la basilique évoquent la vie des deux saints fondateurs. Elle possède un carillon de 37 cloches et un bourdon nommée Marie Françoise qui sonne un la grave pesant à lui seul près de quatre tonnes.


Deux Christs en croix surmontant deux autels sont l'œuvre du statuaire Philippe Besnard (1949).


En 1986, à l'occasion de la visite du Pape Jean-Paul II, deux cloches ont été fondues par la fonderie Paccard ; la deuxième de 160 kilos, dénommée KarolNote 1 a été intégrée dans le carillon de la basilique.


Le musée salésien et le mémorial

Cette section ne cite pas suffisamment ses sources (mars 2023). 

Aménagé dans une annexe du monastère, le Musée salésien perpétue l'histoire de l'Ordre de la Visitation, de Jeanne de Chantal, et de la vie et de l'œuvre de François de Sales.


Un mémorial Saint-François de Sales a été aménagé dans les locaux de l'ancien monastère de la Visitation, au flanc de l'église actuelle Saint-François dans la vieille ville d'Annecy.