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ANNECY SON HISTOIRE ET SES MONUMENTS
La Fontaine Place Notre-Dame d’Annecy
Il faut attendre le 19ème siècle pour voir les fontaines se multiplier à Annecy. Ainsi, célébrant le captage de la source des Balmettes en 1856, deux réalisations monumentales viennent embellir le paysage urbain. L’une d’elles, offerte par la Société des Chevaliers Tireurs, orne à l’époque la place du nouvel Hôtel de Ville dont on achève la construction. Peu après la guerre cette fontaine quitte la place de la mairie pour le square Stalingrad en face de la gare.
L’autre édifiée par la municipalité d’Aimé Louvet, trône sur la place Notre-Dame depuis 1859. Sous un obélisque de granit, supporté par quatre tortues de fonte, des lions du même métal projettent l’eau dans un grand bassin octogonal, digne d’intérêt pour le bel exploit technique qu’il représente : n’est-il pas en effet taillé dans un bloc de granit monolithe. L’édifice porte l’inscription suivante : “Les fontaines de la ville d’Annecy ont été érigées sous l’édilité de Monsieur Aimé-Antoine Levet (1859)”.
Quelques précisions sur l’oeuvre de Victor Bassotti : les pierres viennent de la région orchoise (granit de Savoie) ; l’obélisque, coiffée d’un pyramidion, s’élance à cinq mètres de hauteur, le bassin haut de 80 centimètres est d’un diamètre de 3,80 mètres et toutes les pièces ont été taillées à la marteline. Les lions et les tortues ont été fondues par le fondeur annécien Galasse qui dut patienter jusqu’en 1860 pour être payé.
L’obélisque se serait brisé lors de son transport ou de sa mise en place. L’entrepreneur aurait été contraint d’en refaire un autre à ses propres frais, ce qui aurait entrainé sa ruine. Mais aucun document d’archive ne vient corroborer ce qui pourrait bien être qu’une légende. En revanche, l’entrepreneur connut bien des déboires pour tailler l’obélisque qu’il ne réussit pas parfaitement du premier coup. Il fallut aussi envisager la construction d’une seconde marche autour de la fontaine de façon à rehausser le bassin et mettre les jets continus au niveau de ceux de la fontaine de l’Hôtel de Ville afin d’équilibrer l’écoulement de l’un et de l’autre de ces monuments hydrauliques dont les eaux provenaient d’un réservoir commun.
L’architecte de ville Ignace Monnet, auteur de cette fontaine, s’est probablement inspiré des deux obélisques de marbre, reposant chacun sur quatre tortues en bronze, oeuvre de Giambologna au 16ème siècle, qui se dressent sur la place Santa Maria Novella à Florence.